Classée 9e dans la transat en double Jacques Vabre disputée en novembre dernier, Amélie Grassi prépare actuellement le championnat du monde de Class40 qui aura lieu à la Rochelle, du 13 au 18 juin. Le temps d’une sortie en mer ce jeudi 2 juin, elle a fait découvrir à six joueuses de l’équipe de France (Pauline Coatanea, Cléopâtre Darleux, Pauletta Foppa, Coralie Lassource, Kalidiatou Niakaté et Alicia Toublanc) son bateau La Boulangère Bio sur son terrain de jeu : la mer !

Après une première rencontre sur les quais du Havre avant le départ de la Transat Jacques Vabre, comment s’est déroulé cet après-midi en mer, en compagnie des joueuses de l’équipe de France ?
Cela s’est très bien passé et c’était particulièrement sympa, car les joueuses avaient très envie de participer. Elles se sont montrées très à l’aise sur le bateau. Nous avons effectué les manœuvres ensemble et elles ont envoyé toutes les voiles avec moi. Je n’ai pas tenu la barre, je leur ai confiée ! Elles ont de bonnes sensations, un bon équilibre et une bonne forme physique, du coup elles se sont rapidement approprié l’exercice. Nous avons eu des conditions très agréables avec un vent moyen et une mer toute plate.

Avec La Boulangère, ton bateau et l’équipe de France féminine de handball ont un parrain commun investi dans le sport. En quoi ce lien favorise-t-il le partage d’expérience entre sportives de haut niveau, entre championnes ?
Il y a de la curiosité. On se rencontre sur une journée hors du temps et en dehors de nos contextes respectifs de travail et de compétition. Nous avons échangé sur notre semaine type, sur notre préparation et sur nos entraînements. Il existe des passerelles, par exemple nous avons le même préparateur mental (Pascal Niggel). Nous avons des rythmes de vie assez similaires et hors du commun avec une base fixe et de nombreux déplacements. On s’est échangé quelques ballons entre le zodiac semi-rigide et le bateau La Boulangère Bio mais j’avoue que j’ai un peu peur du ballon (rire). On a bien rigolé. J’espère prochainement assister à un match de l’équipe de France.

La voile se pratique à titre individuel ou en équipage, avec toujours le soutien d’une équipe technique. As-tu échangé avec les joueuses sur les notions de solidarité, de polyvalence, de complémentarité et de confiance nécessaires entre toutes les actrices pour performer ?
En discutant avec les filles, il y a deux axes que l’on a explorés. Même si je suis médiatisée, car je porte les couleurs du projet, une petite dizaine de personnes y travaillent toute l’année et donc, au travers de moi, c’est tout ce travail qui est valorisé. Je ne fais que dérouler une copie qui est déjà écrite aux trois-quarts.
Pendant la compétition, les joueuses de l’équipe de France m’ont interrogé sur les rapports que nous avons entre concurrents. La course au large est un sport un peu particulier, car il y a l’aspect sportif et l’aventure, dans un environnement hostile. Nous faisons de la compétition et même entre concurrents acharnés, on prend soin des uns et des autres, car nous sommes avant tout des marins.

Propos recueillis par Hubert Guériau