Après les finales nationales et à l’aube de la journée finale de la Coupe de France 2021-2022, Pascal Bouchet, le président de la COC, revient sur les temps forts de la saison sportive et évoque également les nouveautés qui animeront les prochains mois.

Les finales nationales se sont achevées samedi soir à Créteil par le triomphe de l’Arsenal du Robert en N1 féminine… Quel bilan tires-tu de cette semaine de compétition ?
Le bilan est satisfaisant. La compétition s’est achevée par une belle surprise avec la victoire des joueuses de l’Arsenal. Comme beaucoup, je pensais que l’équipe de Besançon Palente était forte mais voilà le club martiniquais a créé la surprise. Ce fut une superbe finale. J’ai été très heureux de voir le handball ultramarin investir la Maison du handball. Je ressens de la fierté car le montage de la compétition a été très compliqué avec, au cours de la saison, certains territoires qui étaient à l’arrêt. Tout le monde s’est mobilisé pour que ces finales se déroulent dans les meilleures conditions.

Après une phase de qualifications qui s’est déroulée à la Maison du handball, c’est le palais des sport Robert-Oubron à Créteil qui a accueilli les finalités ultramarines puis nationales…
C’est l’illustration des relations avec la municipalité de Créteil et la FFHandball et de volonté de travailler ensemble pour mettre en avant le handball. C’est réjouissant d’amener des finalistes du secteur amateur dans un haut lieu du handball professionnel. Ce sont des signes positifs qui illustrent la reprise du handball et donne de l’espoir.

Dans quelles conditions s’est déroulée la finale de la N1 masculine qui ne faisait pas partie du programme des finales nationales ?
Il est nécessaire de rappeler le contexte avec un tournoi à Hazebrouck qui réunissait les premiers des quatre poules géographiques. Le club de Martigues est sorti victorieux et a défié, à Saint-Cyr Touraine, le club de Bordeaux-Bruges-Lormont. Dans une forme de logique, c’est le club girondin, accédant à la Proligue, qui a remporté le titre de Nationale 1 masculine.

La semaine passée a aussi été animée par les intercomités – Trophée Michel Barbot dans la ligue du Centre – Val de Loire. Quel regard portes-tu sur le retour au premier plan de cette compétition ?
L’événement s’est ouvert avec une forme de tristesse en raison de la disparition récente de l’un de nos acteurs qui nous a beaucoup manqué. La formule sportive somme toute classique des intercomités, a repris toute sa vigueur. La compétition a permis de poursuivre la remise en marche de la traditionnelle détection « à la française » et de faire un diagnostic précis.

Toutes les compétitions nationales telles que les interligues, les interpôles se sont aussi déroulées dans de bonnes conditions….
Oui en effet et cela illustre aussi la remise en marche du handball, ce qui n’était pas du tout garanti en début de saison. Nous en avions l’espoir bien sûr, encore fallait-il transformer les essais. Idem, en termes de licenciés, nous avons aussi bien travaillé. Nous sommes en train de recoller à nos chiffes, je dirais « normaux », d’avant la crise de la Covid-19. L’ensemble de la famille a œuvré, les dirigeants de l’ombre et tous les clubs.

La Coupe de France vivra samedi prochain son épilogue et, là aussi, au regard des deux dernières saisons, il y a matière à se réjouir, non ?
Oui en effet car cette compétition, je pense notamment aux Coupes de France départementales et régionales, met en mouvement 2500 clubs engagés. Honnêtement, en début de saison, on pouvait craindre plus de forfaits et des reports. C’est une réelle satisfaction car il y a eu un réel engouement, je l’ai vraiment ressenti sur des finales de zones et de secteurs. Les gens avaient besoin d’être en communion et de faire la fête. Cela nous laisse présager une vraie fête pour ce samedi à l’Accor Arena.

La coupe de France va-t-elle connaître une évolution de sa formule sportive ?
Nous nous dirigeons vers une perspective un peu différente. Nous conserverons bien sûr les coupes de France départementales et régionales. En revanche, les clubs nationaux ne sont plus invités à la table de la Coupe de France qui concerne aujourd’hui seulement les niveaux professionnels féminins et masculins. Suite à la crise de la Covid-19, la constitution des poules de 14 équipes laisse en effet très peu de place pour organiser des tours de Coupe. Lorsque nous serons revenus à la situation d’avant la crise sanitaire, nous mettrons en place une Coupe de France nationale et une Coupe de France élite les deux divisions féminines et masculines professionnelles. Quatre niveaux de Coupe de France seront mis en place.

Est-ce que cela impliquera d’organiser les huit finales sur deux journées ?
Effectivement car cela n’est pas possible d’aller au-delà de six matches sur la journée finale. Deux options sont donc à l’étude. Soit sur deux journées et un site unique, soit avec deux événements (féminin et masculin) séparés car les deux calendriers ne sont pas alignés. Cela permettrait pourquoi pas d’organiser des événements dans les territoires.

Comment s’organise la collaboration avec la LNH ?
Les relations avec la ligue professionnelle masculine et son président Bruno Martini sont au beau fixe et il existe une véritable volonté de travailler ensemble. Je participe aux réunions sur le montage du calendrier et concernant la prochaine Coupe de France, 32 équipes seront en lice avec 5 tours de compétition. Le tirage au sort du premier tour de la l’édition 2022-2023 aura d’ailleurs lieu lors de la prochaine Assemblée générale de la LNH. Empiler les compétitions sur le secteur masculin n’est plus possible. Si les phases finales féminines et masculines devaient être séparées, cela conduirait à un travail plus fin avec la LNH.

Quelle sera la formule de la première Coupe de France de Beach handball qui se tiendra du 22 au 24 juillet à Malo-les-Bains ?
Nous avons travaillé sur une représentation finale, à l’instar des interligues, des territoires plus que des clubs ou via une autre formule. Cela permet de mettre tous les territoires en mouvement sur cette manifestation avec 14 équipes féminines et masculines, soit une large représentation pour un premier jet avec au programme un minimum de 5 matchs à disputer par équipe. Le territoire des hauts-de-France s’est fortement engagé, avec la communauté urbaine de Dunkerque, pour l’organisation de cette compétition.

Quel est l’avenir compétitif du Handensemble ?
Dans un premier temps, pour le handfauteuil, nous nous dirigeons vers une coupe de France mobilisant tous les territoires avant, pourquoi pas, d’organiser une formule championnat. Pour le hand sourd, un championnat existe déjà. J’ai proposé que ces clubs, pour favoriser l’inclusion, soient intégrés au premier tour de la coupe de France départementale dans leurs secteurs respectifs.

Quelles sont les autres évolutions notables pour le secteur compétitif ?
Nous sommes plutôt sur des ajustements et nous restons à l’écoute. La modification que nous venons de proposer concerne le maintien de 96 équipes du championnat de France U17 féminin. Nous devions redescendre à 72 équipes mais les simulations ont permis de mettre en évidence que la formule à 96 est plus efficace pour l’émergence des jeunes filles. Cette modification sera bientôt mise au vote électronique.

Propos recueillis par Hubert Guériau