Le temps d’un échange convivial avec des représentants de la presse, à l’aube d’une saison particulièrement chargée, le capitaine de l’équipe de France a évoqué l’échéance olympique et les enjeux qu’elle suscite.

Comment aborder une saison qui s’achèvera par l’apothéose olympique ?

C’est d’abord une saison longue, très chargée, ponctuée, oui, par un moment particulier, une formidable aventure à vivre. Mais il ne faut pas trop se projeter. La meilleure préparation pour les Jeux sera de faire une bonne saison, d’être performant, d’être bien physiquement. Si tu commences à calculer, à te dire, là je vais lever le pied, je ne pense pas que ce soit la meilleure manière d’appréhender ces Jeux. Il faudra juste avoir un peu de chance parce qu’avec les blessures on ne sait jamais. Et aussi faire attention, être encore plus prudent qu’à l’accoutumée, mieux se préparer.

Il n’empêche. Disputer les Jeux en France est une opportunité unique, sans doute le sommet d’une carrière…

On n’a jamais eu autant les yeux rivés sur un objectif. Forcément, tu penses plus à Paris 2024 qu’à une autre olympiade, on le voit, d’ailleurs, tout le monde commence à en parler, tous les jours tu es confronté aux Jeux, d’une manière ou d’une autre. C’est là, bien présent dans ta tête, tu as des pensées plus ou moins furtives : « il faut que j’y sois, que je sois compétitif pour espérer avoir une place ». Il faut s’en servir comme d’une motivation et non pas comme un poids. C’est ce que j’essaie de faire en tout cas. Ça peut même t’aider, de temps en temps, si tu as des moments au cours de la saison où tu es un peu dans le dur, fatigué. Cet objectif te donne beaucoup de force.

Avant les Jeux, il y aura cet Euro en Allemagne au mois de janvier 2024 (10 au 28 janvier). Comment l’aborder ?

On a déjà eu ce type de configuration, et ça ne s’est pas toujours bien passé. Le pire, ça a été en 2012, avec l’Euro en Serbie (11e place). Celui de 2016 ne s’est pas non plus super bien passé (5e). Mais à chaque fois, l’été suivant a été de meilleure tenue. Ce sont des années vraiment compliquées à gérer, à aborder. Même si tu ne le veux pas, il y a un différentiel qui se créé. C’est dur à dire, même si je suis convaincu que lorsque tu as la chance de disputer une compétition internationale, tu te donnes à fond et tu as envie de remporter le titre, mais il y a ce décalage. Ça dépend sans doute des groupes, des moments. Peut-être qu’en 2012, le groupe était plus expérimenté, l’esprit plus tourné vers les Jeux, je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que l’on va essayer de faire un résultat à l’Euro, que l’on va s’y investir à fond.