Emblématique entraîneur du Sporting Toulouse et grand formateur, Jean Weber nous a quittés jeudi dernier, à l’âge de 83 ans. Professeur d’EPS, notamment au lycée Raymond-Naves à Toulouse, il a entraîné dans son sillage des centaines de jeunes pousses.

De Claude Onesta, qui lui succéda sur le banc toulousain au milieu des années 90, à Nodjialem Myaro formée dans la ville rose avant de rejoindre Metz, tous ceux qui ont croisé le chemin de Jean Weber ont été marqués par le charismatique technicien. « Jean était un homme attachant. Il était plutôt dédié aux garçons au sein du lycée Raymond-Naves tandis qu’Alain Raynal, son complice, était le référent pour les filles, rapporte la présidente de la LFH. Lors des séances avec Jean, qui était un technicien hors-pair, il était très rigoureux dans ce qu’il attendait de nous. Il avait une connaissance hyper pointue du handball. » Et Nodjialem Myaro d’exhumer les paroles du Toulousain. « Sa phrase culte était « une passe doit être un caviar. » Il avait en lui cette notion d’exigence et de précision. »

Au sein du Sporting Toulouse, il officia comme entraîneur entre 1968 et 1996, ramenant la formation toulousaine en Division 1 à l’issue de la saison 1994-1995, un niveau élite que le club de la Ville rose n’a plus quittée depuis. Entouré d’Alain Raynal et de Claude Onesta, ses adjoints qu’il avait auparavant dirigé comme joueurs, il officia une saison en D1 avant de transmettre le flambeau à Claude qui fut marqué par ses années au côté de son mentor. « Jean Weber m’a appris une chose essentielle dans ce métier, peut-être même la seule chose essentielle : l’art de voir plus loin. Plus loin que les apparences, plus loin que le bout de son autorité », rapportait l’entraineur français le plus titré, dans son ouvrage « Le règne des affranchis ». « Quel que soit le déroulement du match, victoire ou défaite, la seule réflexion qui lui venait aux lèvres était la suivante : « Qu’est-ce qu’on aurait pu faire et que l’on n’a pas fait ? » Aujourd’hui encore, je ne connais pas de meilleure façon d’assumer ses responsabilités. »

« Jean Weber incarne ce sport fabriqué par les entraineurs et les éducateurs. Il était l’un des piliers de cet univers construit pour les enfants et les écoliers, a déclaré Philippe Bana, le président de la FFHandball. Il était aussi une personnalité formidable et il a contribué, à partir de la formation, à entraîner derrière lui de nombreux acteurs du handball. » Le handball n’était pas son unique passion : le temps de la retraite venu, il engagea une formation aux Beaux-Arts pour assouvir sa passion de la peinture puis d’exposer ses œuvres.

La FFHandball présente ses condoléances émues à sa famille et à ses proches.