Trois mois après son mondial, c’est dans la cité gardoise que l’équipe de France féminine d’Olivier Krumbholz se retrouve pour disputer un tournoi de qualification olympique. Si elles souhaitent obtenir un des deux billets pour Pékin, les Tricolores vont devoir garder le cap physiquement dans un groupe aux apparences plus ou moins trompeuses. Mais qui reste, malgré tout, largement à leur portée.


A première vue, le TQO de Nîmes ne semble pas être le plus épicé. La redistribution des cartes par le Tribunal arbitral du sport mi-mars a provoqué deux changements dans le programme du week-end. La République de Corée et la Côte d’Ivoire se sont substituées à la Hongrie et au Japon. Pas de gros bouleversements de « valeurs », a priori. Reste que les trois matches en trois jours qui attendent les Françaises ne vont pas être de tout repos. Bien sûr, l’affiche de samedi entre les Bleues et les Coréennes n’usurpe pas son statut de duel au sommet. Mais il faut prendre en considération les deux équipes africaines, toutes deux médaillées lors du dernier Championnat d’Afrique des nations en janvier derrière la dominatrice équipe angolaise.

Alors, faut-il vraiment considérer ce TQO nîmois comme le plus « faible » des trois ? Loin d’être une évidence pour Olivier Krumbholz. « Le hand africain progresse. Il n’est d’ailleurs pas sûr que la Pologne et la Suède soient meilleures que le Congo et la Côte d’Ivoire qui, lors de la dernière CAN, ont laissé derrière eux la Tunisie. »Se méfier, donc. Et surtout, ne pas laisser les leaders que sont Chantal Okoye et Gisèle Donguet pour le Congo et Elodie Mambo et Paula Gondo pour la Côte d’Ivoire s’exprimer. « On les connaît puisqu’elles évoluent en France. Dans les deux cas, il y a une grande différence de niveaux entre ces éléments et le reste de l’équipe », constate le sélectionneur tricolore. La solution ? « Si on maîtrise les meilleures, on aura fait une grande partie du chemin. Maintenant, il faut aussi s’attendre à ce que Thierry Vincent (entraîneur de Mérignac et sélectionneur de la Côte d’Ivoire, ndlr) tente des coups tactiques pour nous mettre en difficulté. »

Un groupe expérimenté et en bon état

Pour faire front et parvenir à ses fins, le staff français a donc composé une équipe en pleine possession de ses moyens. Sur les 21 joueuses retenues pour le stage de préparation, quatorze ont finalement été sélectionnées pour participer à l’épreuve. Objectif : former un collectif solide. Paré au combat. « C’est un groupe expérimenté parce que, si le premier match se passe moyennement, il ne faudra pas douter, mais être capable de supporter la pression.

En prévision des trois matches en trois jours, on a aussi tenu compte de l’état physique. Ce sera important contre les équipes africaines qui ont aussi de la puissance sur les lignes arrières. Avec une liste à quatorze, on ne pouvait pas prendre de risques ni sur le plan tactique, ni sur l’état médical. »

D’autre part, l’équipe de France se présentera, ce soir, avec deux arrières gauchères : Camille Ayglon, la Nîmoise et Stéphanie Fiossonangaye, la Dijonnaise. « On va être dangereux de ce côté-là, annonce Krumbholz peu habitué à avoir le choix sur ce poste. On réduit un peu la base arrière gauche. Mais le retour de Christine Vanparys est une bonne nouvelle. J’ai bon espoir que nous soyons meilleurs en attaque sur ce tournoi qu’à l’occasion du mondial. »

Reste à bien négocier ce premier match face aux Ivoiriennes. « C’est important pour éviter de se mettre une pression supplémentaire avant d’aborder la Corée. Ce qui ne veut pas dire que nous ne jouerons pas le deuxième match », promet le sélectionneur tricolore.

En effet, si l’essentiel est de terminer dans les deux premiers dimanche soir, s’emparer de la première place pourrait avoir son importance. « Finir devant nous placerait différemment dans une des deux poules de six aux Jeux », explique le directeur technique national Philippe Bana qui se méfie beaucoup. « Une participation aux JO peut pousser une équipe à se sublimer. »

Quand on sait que ce TQO et ces Jeux de Pékin seront les dernières apparitions sous le maillot bleu-blanc-rouge de toute une génération, on peut s’attendre à ce que les filles d’Olivier Krumbholz soient, plus que jamais, au rendez-vous.