A 24 heures de son premier match, l’équipe de France a pris ses marques au Brésil. Entre adaptation et préparation. Récit et témoignages.


Les vingtièmes championnats du monde démarrent vendredi à Sao Paulo, où les Brésiliennes affrontent devant leur public les Cubaines en match d?ouverture. L?équipe de France entre en lice demain face au Japon. Depuis mardi, les Bleues ont pris leurs marques dans un environnement très inhabituel pour un Mondial, mais pas non plus déplaisant?

Oubliés les trottoirs enneigés de Scandinavie, les matinées glaciales d?Europe de l?est, ou la traditionnelle grisaille du mois de décembre. Le Mondial de handball féminin n?a pas changé de date, mais pour la première fois de son histoire, il débarque dans l?hémisphère sud et sur le continent américain. Ici, les guirlandes de Noël se vendent au début de l?été. Les +25° de Sao Paulo ont remplacé les -25° de Lillehammer, l?an dernier lors de l?Euro ; pour ne rien vous cacher, les Françaises apprécient, à l?unanimité?

Côté culture sportive, c?est également un changement de décor. Ici, dans ce géant de l?Amérique latine qui compte près de 200 millions d?habitants, le football est roi, et n?est pas près d?être détrôné. Sous l?impulsion des équipes nationales, en nette progression ces dernières années, le jeu à sept se développe petit à petit. Mais, à trois ans de la Coupe du Monde de foot, et à cinq ans des Jeux Olympiques de Rio, peu de Brésiliens sont au courant qu?un « Mundial » va débuter ce soir dans leur capitale économique, Sao Paulo. Les matches seront tout de même retransmis sur une chaîne câblée nationale. Et on a hâte de voir si la ferveur brésilienne pour le sport se traduit par une présence massive de supporters dans les salles, auquel cas la fête sera magnifique. Dans la même poule que le Brésil, la France évoluera dans une salle de 11 000 places à côté du parc Ibirapuera, non loin du centre-ville de l?immense métropole paulista. Le match contre les Brésiliennes, mardi soir, sent déjà la poudre?

D?importantes consignes de sécurité
Les joueuses d?Olivier Krumbholz ont posé le pied sur le sol brésilien mardi matin, peu après 5 heures, au terme de douze heures de vol. L?essentiel du temps a depuis été consacré à la récupération du voyage et du décalage horaire (seulement trois heures). D?entrée, les Bleues ont dû composer avec les spécificités locales. D?abord la circulation, encombrée du matin au soir. Le décrassage prévu mardi après-midi a très vite été annulé, puisqu?il fallait 1h30 pour se rendre à la salle mise à disposition par l?organisation, soit trois heures de bus aller-retour? En remplacement, le staff tricolore a opté pour une promenade dans le parc Ibirapuera. Mais c?était sans compter sur le retard de l?arrivée du bus (près de trois quarts d?heure), puis sur les trombes d?eau qui se sont soudainement abattues sur Sao Paulo. L?orage a eu raison de la volonté des Françaises de se dégourdir les jambes. Tout est heureusement rentré dans l?ordre ces deux derniers jours, où les premiers entraînements se sont déroulés sans encombre.

Les Françaises ont pris leur quartier dans un grand hôtel de l?avenue Ibirapuera. Par mesure de sécurité, elles sont invitées à ne pas s?aventurer au-delà du centre commercial situé juste en face la rue. Les gardes armés postés à l?entrée des banques rappellent que Sao Paulo n?est pas une ville sans risques. L?équipe médicale qui entoure les Femmes de Défis n?a rien non plus laissé au hasard, notamment en ce qui concerne l?eau courante. « On a demandé aux joueuses de ne boire que de l?eau en bouteille, d?éviter les jus qui contiennent de l?eau non bouchée, de ne pas manger les fruits lavés à l?eau courante comme les fraises ou le raisin, et de peler les autres, explique le docteur Gérard Juin. On leur a également conseillé de garder leurs habitudes alimentaires, même si c?est parfois frustrant quand on séjourne dans un pays exotique. Il faut aussi faire attention à la climatisation pour éviter de prendre froid, et retrouver un rythme de vie calé sur l?heure d?été, tout en rattrapant le décalage horaire. »

Autant de consignes qui n?ont pas entamé la bonne humeur des Bleues, très perceptible depuis le début de semaine. Les Tricolores sont maintenant tournées vers leur match de demain contre le Japon, un adversaire atypique qui a récemment tenu tête à la Corée et qu?elles ne veulent surtout pas prendre à la légère.