Bien en place, les Françaises ont rendu une copie convaincante face au Danemark. Il n’a pas manqué grand chose pour que Camille Ayglon arrache le nul. Mais quelques égarements et un petit manque de lucidité auront finalement eu raison des Femmes de Défis (23-24), qui auraient indéniablement mérité mieux.


Elles auraient mérité mieux. L’équipe de France, généreusement remaniée depuis les JO, a fait montre de caractère et d’envie face à des Danoises pas vraiment à l’aise. Et sans doute quelque peu surprises de se voir chahuter après le large succès acquis sur les Bleues en octobre à la World Cup.

Grâce à une Amandine Leynaud éblouissante (13 arrêts en première période) et à une défense 6-0, articulée autour de Raph’ Tervel et Nina Kanto qui a considérablement perturbé la base arrière scandinave, la France a mis un terme aux incertitudes concernant sa capacité à exister rapidement dans le grand monde. Secteur le plus en délicatesse depuis le début de la préparation, le jeu de la base arrière a retrouvé de jolies couleurs en attaque, dans le sillage d’une Camille Ayglon entrainante. Plus incisive, la troupe d’Olivier Krumbholz résiste farouchement au retour des demoiselles de Pytlick à 5 minutes du terme de la première période, et rejoint même les vestiaires avec trois longueurs d’avance (13-10).

L’entame de seconde mi-temps est plus délicate. Rapidement, le Danemark recolle à la marque. Alexandra Lacrabère redonne l’avantage aux siennes, mais l’ailière Gitte Aaen choisit cet instant pour amorcer son festival. Elle profite de quelques approximations dans la défense et conclut également deux contre-attaques. De la 37ème à la 51ème minutes, elle est la seule scandinave à marquer. Six perles en un quart d’heure. Derrière, la portière Christina Pedersen, qui a très vite pris le relais d’une Katrin Mortensen vacillante, fait souffrir les Françaises.

Les Danoises mènent de trois buts à sept minutes du terme. Mais les femmes de défis ne lâchent rien. Angélique Spincer et Camille Ayglon redonnent espoir aux Bleues. Puis c’est Nina Kanto qui répond du tac au tac à Rikke Skov dans la dernière minute. Et le dernier tir d’Ayglon, sur le gong, a échoué sur Pedersen, mais n’a pas manqué de qualité.

Bien sûr, le résultat a de quoi réveiller de vilains souvenirs. Mourir si près du but, une fois encore. Reste que la prestation des Femmes de Défis augure d’un avenir prometteur. Malgré quelques signes, logiques, de naïveté, l’état d’esprit, le sérieux affiché et ce désir furieux et urgent d’exister sont délicieusement séduisants.

Camille AYGLON : « On est bien rentré dans ce match avec un bon niveau d’agressivité. On les a bien bougées dès le départ. Notre défense a été assez efficace surtout en première mi-temps. Après, en seconde période, elles font la différence dans le jeu sur tout le terrain. On est rassuré un peu, on est capable de jouer au handball ensemble ».

Angélique Spincer : « On perd quelques ballons importants, on rate des penalties. C’est vrai qu’on avait les moyens de faire quelque chose. Mais on s’est bien battues, malgré tout. Après mourir à un but face au Danemark, ça fait mal au coeur. Là, maintenant, les sentiments sont mitigés. Mais on va vite se remobiliser pour travailler sur la Roumanie. On va se donner à fond, on ne va rien lâcher. Je pense qu’il y a la place pour passer au prochain tour. »

Olivier Krumbholz : « C’est un peu dommage de manquer de lucidité dans les derniers instants. Mais, je retiens surtout les 59 premières minutes, qui ont quand même été intéressantes. On a vu une belle équipe de France, bien en ordre. Avec, c’est vrai, des petits passages à vide. C’est dommage parce qu’on avait pris l’ascendant en première mi-temps avant une entame de seconde période un peu terne, qui les a bien remises en confiance. Mais l’équipe est bien repartie en suite. Elle a su s’accrocher. Gitte Aaen, l’ailière gauche nous a fait mal. Elle place un-contre-un important à des moments cruciaux. Après, la fatigue a fait qu’on a manqué de lucidité. La fatigue agit aussi sur le cerveau. Empêche parfois de faire le geste juste. On a vu une équipe de France largement au-dessus des cinq derniers matches qu’elle a faits. Maintenant, j’en ai un peu ras-le-bol qu’on nous sert la pogne parce qu’on a bien fait le spectacle. Au final c’est un peu fatigant de perdre de peu. Mais c’est vrai que c’est positif, un peu rageant aussi. Il manque encore un peu de confiance, de maturité, mais c’était une belle équipe de France tout de même. »

FRANCE – DANEMARK : 23-24 (13-10)
Hall Boris Trajkovski
Arbitres : Leandersson et Lindroos (FIN)

FRANCE
Gardiennes : Amandine Leynaud (17 arrêts dt 2/6 pen), Cleopâtre Darleux (3/9 dt 1/1 pen.) ; Joueuses de champ : Maakan Tounkara (2/2), Katty Piéjos, Paule Baudouin (2/5 dt 0/1), Siraba Dembelé (1/5), Nina Kanto (3/5), Julie Goïorani, Angélique Spincer (6/11 dt 1/2 pen.), Raphaëlle Tervel, Allison Pineau (1/3), Camille Ayglon (3/6), Alexandra Lacrabère (2/2), Marion Limal (1/2). Entraîneur : Olivier Krumbholz.

DANEMARK
Gardiennes : Karin Mortensen (1/10 dt 0/1 pen), Christina Pedersen (10/24 dt 2/2 pen.) ; Joueuses de champ : Henriette Mikkelsen (1/3), Rikke Skov (5/13 dt 1/2 pen), Trine Troelsen (2/5), Lene Lund Nielsen (1/1), Kamilla Kristensen (1/1), Josephine Touray (3/6), Louise Mortensen (0/1), Maibritt Kviesgaard, Camilla Dalby (0/4), Laerke Moller (3/9), Gitte Aaen (7/7), Katrine Fruelund (1/3). Entraîneur : Jan Pytlick.