Profondément affectées après leur défaite face à la Chine, les Françaises se sont réunies, dimanche soir, pour tenter de panser les plaies et de trouver un remède à leurs maux. Pour tenter – surtout – de faire resurgir cette étincelle qui les rend, de coutume, si belles.


On ne les a pas vues crier leur rage. Pas de cri de dépit. Ni même de frustration. La douleur, déjà, devait être trop vivace et les gorges bien trop nouées. Alors, elles ont parlé. Calmement. Tour à tour, pour dire leur peine, pour purger ce malaise qui les freine, les terrifie. Deux longues heures passées à assainir les esprits. Pas de hurlement à s’en déchirer les cordes vocales. Mais, sans doute, était-ce tout comme. Les Bleues se consument à l’intérieur. Grignotées par une frayeur jusqu’alors insoupçonnée.

Alors, on aurait envie de leur faire écouter quelques vers d’un des artistes les plus fous, excessifs et extravagants, de l’histoire. Qu’elles s’abreuvent de ces quelques mots pour que jaillisse enfin le feu. « Light my fire« , hurlait donc Jim Morrison. « Il n’est plus temps d’hésiter. Nous n’avons plus rien à perdre. Alors, cette nuit, essayons de mettre le feu« . Une prière venue des entrailles. Viscérale. Urgente.

Il faudra au moins ça, mardi soir, pour tenter l’improbable exploit de renverser l’ogre russe. Il faudra plus qu’un cri, il en faudra des centaines. Des cris enfin unis. Qu’ils ne fassent plus qu’un. Et que, tête levée, l’équipe de France exhibe enfin ce qu’elle a de plus beau : sa flamme.