Pour son 11e Euro, c’est la 7e fois que Nikola Karabatic atteint le dernier carré de l’épreuve continentale. À la veille d’affronter la Suède, le G.O.A.T. du handball exhume quelques souvenirs face aux Scandinaves et il confie son bonheur éclatant à évoluer avec l’équipe de France.

Es-tu heureux de retrouver les Suédois en demi-finales ?

Je suis surtout heureux d’être en demi-finale avec la manière, le niveau de jeu et de confiance que nous avons démontrés tout au long de la compétition. C’est aussi tout cela qui me rend heureux : être présent, entrer dans le dernier carré, avoir bien joué au handball. Quand tu arrives en demies d’une grande compétition, à l’Euro, au Mondial ou sur les J.O., il y a seulement des équipes de haut niveau et de qualité. Il n’y a donc pas à espérer une équipe plus que l’Euro. On se prépare surtout au type d’équipes que l’on va rencontrer et aux problèmes tactiques que cela peut poser.

Quel est ton premier souvenir d’un France-Suède ?

C’est la finale du championnat du monde 2001. J’étais assis dans mon salon et je regardais la France gagner avec Gregory Anquetil mettre ce dernier but incroyable. Je ne sais toujours pas pourquoi ils l’ont laissé tirer avant que la France gagne en prolongations. C’est le premier grand souvenir qui me revient. Parmi ceux que j’ai joués, il y a le quart de finale du Mondial en 2017. Compétition à la maison, match à Lille, Stade Pierre Mauroy avec 28000 spectateurs qui poussaient derrière nous. Le match avait été serré et très accroché mais cela reste un très beau souvenir.

A t’observer sur le terrain, ton engagement total, tes sourires, tes réjouissances même sur un geste défensif… confirmes-tu cette impression de renaissance ?

Je ne dirais pas renaître mais depuis que j’ai annoncé qu’il s’agissait de ma dernière saison, je joue avec une énergie différente. En effet, je suis sur le terrain et c’est un bonheur d’être là avec l’équipe de France. Lorsque c’est ton rêve depuis tout petit et qu’il va bientôt s’éteindre car tu n’as plus beaucoup de temps, tu prends le maximum de plaisir sur le terrain. Jouer avec des amis, avec tes coéquipiers, fait que tu savoures et que tu te donnes à fond. Sans penser à la suite, à ce qui arrive à la suite, demi-finale ou pas demi-finale, victoire ou pas victoire, médaille ou pas médaille. Juste se concentrer sur ce qui vient, c’est une super sensation. J’aurais aimé avoir cette sagesse plus tôt dans ma carrière.