Sûre de sa force, Béatrice Edwige affiche de la sérénité avant le grand défi qui l’attend elle et ses partenaires en demi-finale de l’EHF EURO 2022.

À juste titre, la défense tricolore est avancée comme un facteur clef de succès mais n’est-ce pas aussi du côté de l’attaque qu’il faudra performer face à la Norvège ?
Je pense qu’il va falloir un mixte des deux mais il faudra mettre un point d’honneur à bien défendre. Je ressens que les Norvégiennes sont concentrées au maximum sur le fait de savoir comment battre cette défense française. Elles ne pensent pas forcément à leur défense, car elles sont plus tournées vers leur attaque. J’ai déjà eu cette démarche, avant d’affronter l’Allemagne : comment maintenant peut-on battre la défense française et quels sont ses travers ? Elles vont essayer de trouver nos points faibles, et nous en avons, mais je ne vais pas les détailler ici (sourire). Il faudra faire une grande partie en attaque et on se situera clairement sur du 50-50, alors qu’habituellement on est plutôt sur du 60/40 en faveur de la défense.

Malgré sa défaite face au Danemark mercredi soir, pourquoi faut-il craindre cette équipe norvégienne ?
Je crains cette équipe car je considère qu’on se situe sur un Final Four et que les Norvégiennes sont en capacité de switcher, je pense à Nora Mork qui est tranquille jusque-là et on sait à quel point, elle peut hausser son niveau de jeu à l’instar de Solberg, Lundi, Oftedal… Je m’attends à une tout autre équipe norvégienne vendredi soir. Je trouve aussi qu’on se situe dans une configuration comparable à la ligue des champions. Et que les équipes issues de la poule la plus faible vont venir se casser les dents sur celles qui est la plus forte. De notre côté, on s’est rendu les matchs faciles avec de belles équipes telles que les Pays-Bas et l’Allemagne. Mais nous n’avons pas eu l’adversité ni le rythme que les Norvégiens ont pu trouver. C’est un paramètre très important.

Quelles joueuses faut-il craindre en particulier ?
Henny Reistad est le facteur X de la Norvège. Cela fait deux ans que je dis qu’elle me fait une incroyable impression. J’ai le sentiment qu’au moment où le défenseur va l’impacter, elle emmagasine de l’énergie pour remettre du saut et de la force. Elle sort complètement du profil type, de l’ADN, d’une joueuse norvégienne. Elle est grande et, sans faire injure aux autres, est super athlétique et se situe sur un autre degré. Je la trouve incroyable et je ne comprends pas qu’elle n’ait pas encore eu le titre de MVP. Il y a eu aussi Silje Solberg face à laquelle nous avions eu des difficultés sur les finales de 2020 et 2021.

Propos recueillis par Hubert Guériau