L’équipe de France masculine effectue son retour sur la scène internationale avec une semaine de qualifications dédiée à l’EHF EURO 2024. Parmi les dix-huit joueurs retenus, Nicolas Tournat découvrira la nouvelle Arena de Poitiers, lui le champion olympique qui a fréquenté la section sport-études du lycée du Bois d’Amour.

Nicolas, que t’inspire ce retour à Potiers ?
Cela représente mes années lycée au Bois d’Amour. Je passais toute la semaine à l’internat du sport-études. C’est ma région car j’habitais près de Niort, cela me fait donc très plaisir de revenir.

D’autres joueurs présents avec toi à Poitiers sont-ils aussi devenus professionnels ?
Oui quelques-uns évoluent dans le championnat de France avec lesquels je suis encore en relation. Je pense notamment à Florian Delecroix, Arthur Vigneron et Hugo Kamtchop-Baril.

Lors de cette période, tu croises la route d’Érick Mathé ?
Ce sont des souvenirs où il m’a transformé. Déjà, il m’a fait confiance en me faisant venir au pôle. Je n’étais pas bon, j’étais seulement grand. Il m’a forgé et cela part de là. C’est là où tu commences à fréquenter le haut-niveau. Il m’a fait beaucoup travailler. On en rigole encore aujourd’hui. Forcément retourner là-bas, cela fait vraiment plaisir.

Un retour « à la maison » signifie des retrouvailles pour toi qui est exilé en Pologne…
Mes parents seront là et peut-être mes frangins en fonction de leur travail. Mon oncle sera également présent et plein d’amis. J’ai aussi hâte de découvrir l’aréna : Erick m’en a parlé et il paraît que c’est un équipement top.

Ce retour sur tes terres correspond-il aussi à un moment où on se retourne déjà sur sa carrière ?
Je ne regarde pas trop derrière. C’est mon mode de fonctionnement car je veux toujours plus. Je m’aperçois que c’est déjà pas mal mais on peut faire encore mieux.

La médaille d’or olympique a-t-elle fait évoluer ton statut de joueur et dans la vie quotidienne ?
C’est toujours difficile à mesurer. Par exemple, lorsque je rentre en France, par chez moi les gens m’arrêtent plus qu’auparavant car je pense qu’ils ont suivi les Jeux. Cela reste gérable et c’est tant mieux.

La médaille d’or olympique a-t-elle fait évoluer ton statut de joueur et dans la vie quotidienne ?
C’est toujours difficile à mesurer. Par exemple, lorsque je rentre en France, par chez moi les gens me sollicitent plus. Mais cela reste très gérable et c’est tant mieux.

Vous êtes désormais quatre internationaux français à évoluer à Kielce. Comment gérez-vous ce petit groupe vis-à-vis du reste de l’équipe ?
C’est génial de pouvoir débriefer de ce qu’il se passe dans le club et dans l’équipe. Mais on reste très vigilants par respect envers le groupe. Ce n’est pas bien de faire des clans dans une équipe. On ne se met pas systématiquement à côté des uns et des autres. De temps en temps, on échange en Français pendant les entraînements mais le coach Talant Dujchebaev nous demande de communiquer en Polonais.

À propos, tu maîtrises la langue polonaise ?
J’ai progressé, je comprends et je peux m’exprimer. C’est une langue difficile et peut-être qu’en trois ans j’aurais pu faire mieux. Je suis maintenant boosté par mon fils qui parle quasiment mieux que moi, à seulement cinq ans. Cela s’est fait naturellement et ma fille, plus jeune, s’y met aussi. C’est tant mieux car mon contrat court jusqu’en 2027.

Le Mondial en Pologne et en Suède aura forcément une saveur particulière, non ?
On va en effet affronter, dès le match d’ouverture, plusieurs joueurs polonais qui sont nos coéquipiers à Kielce. Ils nous en parlent déjà et ils sont déjà chauds car ils joueront à domicile. Cela reste sympa car on s’entend bien mais forcément il y a une petite rivalité.

Quelle image ont-ils de l’équipe de France ?
Ils nous trouvent arrogants (rires). En fait je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être parce qu’on est hyper professionnalisé en équipe de France. Ils disent cela en rigolant mais derrière on imagine qu’il y a un petit soupçon de rivalité. Je me réjouis que le Mondial se dispute en Pologne avec de belles salles et, notamment avec Gdansk et Cracovie, dans les plus belles villes de Pologne.

Propos recueillis par Hubert Guériau