Président de la Commission d’Organisation des Compétitions à la FFHandball, Pascal Bouchet dévoile les contours de la prochaine coupe de France dont les finales se dérouleront désormais sur deux dates et deux sites différents.

Quelle est la réflexion qui a présidé à cette refonte de la formule de la coupe de France ?

L’idée d’origine, à l’image de ce qui se pratique dans le football d’ailleurs, est de donner leur chance à l’ensemble des 2300 clubs de la FFHandball d’investir cet écrin que l’on nomme toujours Bercy et qui a été le théâtre de tant d’exploits des équipes de France. La structure même de notre activité fait qu’un club de département n’a aucune chance contre une équipe de haut niveau. Mais à niveau égal de pratique, la compétition a du sens et mobilise les énergies. Nous avons eu une quantité faramineuse de retours positifs, toute la famille du handball s’est mobilisée. La nouveauté pour cette année est que la coupe de France fédérale, interrompue par la période Covid, reprend ses droits. Nous ne l’avions pas remise en place plus tôt parce que les championnats nationaux ont été modifiés par cet arrêt forcé. Nous l’avons donc recréé et rhabillée.

L’inclusion de tous les pratiquants est réellement l’option affirmée avec l’arrivée du HandFauteuil et du HandSourd…

C’est la volonté, oui, d’inclusion affirmée par la FFHandball. Nous avons d’ailleurs accueilli au sein de la COC une référente HandFauteuil, Corinne Vermeil, qui participe à toutes nos réunions hebdomadaires et assure le lien. Corinne est la chef de délégation de l’équipe de France HandFauteuil, une actrice de terrain engagée en Pays de Loire. Elle a un regard vraiment sain sur la pratique.

Ce sera donc le 20 avril à l’Accor Arena avec notamment la finale nationale masculine, et le 18 mai à l’Adidas Arena avec celle consacrée aux féminines…

Le rêve de la FFHandball est d’offrir un week-end entièrement dédié à la Coupe de France. Mais c’était infaisable sur la partie nationale. Le problème du calendrier est un obstacle majeur. On ne peut pas trouver une date sans obérer les chances d’un club qui disputerait par exemple une compétition européenne. Il y a aussi les périodes internationales. Ça nous embête au plus haut point car la culture même de la FFHandball est de faire vivre ensemble les handballs féminin et masculin.

Avez-vous été tenté d’organiser une journée pour les filles et une pour les garçons ?

Non. A aucun moment.

Tu disais l’an passé qu’une finale à l’Accor Arena faisait rêver tous les clubs amateurs. Il va maintenant falloir faire en sorte que l’Adidas arena les fasse aussi rêver.

Nous inaugurerons ou presque l’Adidas Arena, une salle magnifique, et ce n’est tout de même pas si mal. Elle n’aura jamais l’histoire de Bercy, c’est un fait. Mais je n’oublie pas que nous avons fait des finales à Coubertin, que nous avions aussi prévu de d’investir l’Arena d’Aix-en-Provence l’année du Covid. l’Accor arena doit être réservée longtemps à l’avance. Il est d’ailleurs possible qu’il devienne problématique d’utiliser Bercy parce que les temps sportifs et de spectacle ne sont pas les mêmes. Il nous arrive d’ailleurs parfois de réserver avant même de connaître le calendrier définitif EHF.

Quel est le pourcentage de clubs qui participent à la coupe de France ?

90%. On a notamment une très forte sollicitation sur les clubs départementaux. La vieille image d’une coupe de France qui coûte très cher s’est effacée. La COC accompagne les clubs, sur les frais d’arbitrage par exemple. Nous avons également ouvert par endroits la compétition aux équipes réserves.

La coupe de France est l’un des rendez-vous préférés de la famille du handball. Cette famille ne risque-t-elle pas de se déchirer ?

C’est l’une de nos peurs, oui. Mais je le répète, c’est contraint et forcé que nous devons changer. Nous avons cherché à construire un équilibre avec la participation de toutes les équipes des différents niveaux. La FFHandball a le souhait de bloquer Bercy durant deux jours mais c’est très difficile à faire. On ne peut pas mettre les équipes de France dans les meilleures conditions, leur permettre de travailler, de se régénérer, et aller dans le même temps compresser une période de Coupe de France. 

Est-ce que l’esprit de fête qui régnait à Bercy pourra être préservé en scindant ainsi l’épreuve ?

La coupe de France génère, c’est vrai, des ambiances fantastiques. Nous continuons d’ailleurs à créer des événements avec par exemple les finales de secteur et de zone qui sont considérées comme de véritables moments de fête. C’est souvent le hand des villes contre le hand des campagnes et la réunion deux mondes est propice à la fête. Cet esprit-là, dans les départements, les régions, va perdurer. Ce sera différent, mais cette convivialité qui existe dès les finales de secteur et de zone va être entretenue. La coupe a cet esprit que n’a pas le championnat. C’est plus décontracté, plus festif. Il en sera toujours ainsi à l’Accor arena comme à l’adidas Arena.

Les finales de beach peuvent-elles, à terme, intégrer la formule ?

Lorsque nous avons construit Handball 2024 avec Philippe Bana, nous avions l’idée d’un week-end à Paris réservé aux finalités pour l’ensemble des pratiques. En intégrant, pourquoi pas, le Hand à 4 et une Coupe pour les jeunes. La coupe de France jeune, je l’ai annoncé, va être mise en place pour permettre aux clubs de sortir de leur territoire. Mais à cause du Covid, nous n’avons pas pu développer tout le programme proposé. Pour accompagner le BeachHandball, on a une cellule et la clé d’entrée se situe dans les territoires. Il faut laisser la formule prendre forme avant d’envisager la suite.

Quels seront les autres moments forts de ce premier semestre 2024 ?

Nous sommes en pleine seconde phase des championnats jeunes U17 U18. Les sites dédiés aux finalités seront décidés le 19 janvier. La nouveauté est que nous irons disputer les finales nationales dans les territoires ultra-marins. En cette année olympique, nous avons cherché des endroits très simples d’accès sur le territoire métropolitain, mais ça n’a pas marché. Les finales N1, N2 féminines et N2 et N3 garçons se disputeront donc à La Réunion et en Guyane.

Est-ce que Paris 2024 suscite un engouement particulier autour de la pratique ?

C’est trop tôt pour le dire. C’est évident chez tous nos dirigeants. Mais je ne suis pas tout à fait certain que l’effet soit déjà visible au niveau des licenciés. Aujourd’hui, les JO sont dans la tête de tous les sportifs, c’est une évidence. Et plus nous allons nous rapprocher de l’échéance, plus les événements vont la mettre lumière, plus la flamme va s’allumer. Le parcours de la flamme justement, comme la tournée dans les territoires seront d’excellents indicateurs.